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Plus jeune, j'ai été valorisée et encouragée dans la pratique du dessin. Je recopiais des choses que je trouvais belles, en mettant beaucoup d'attention pour reproduire ce que je voyais.

J'ai mis·e des années à me rendre compte à quel point ça me tendait en réalité. La concentration que je mettais dans mes dessins était liée à une pression du résultat. Je dessinais parce que ça me permettait d'avoir une reconnaissance extérieure, mais mon corps était tendu tout le temps du dessin. Le soulagement n'arrivait que si le dessin terminé correspondait à ce que je voulais.

J'ai fini·e par arrêter de dessiner en me disant que ce manque de plaisir était lié à un manque de technique. Pendant plusieurs années, je n'ai pas eu de moyen d'expression.

À la fin de mes études, je me suis inscrite à des cours de peinture pour enfin comprendre plein de techniques différentes et avoir de la théorie : à moi la peinture à l'huile, l'aquarelle, les pastels, des notions de composition, le jeu des couleurs, les perspectives !

Mais je me suis retrouvée à un atelier où l'artiste plasticienne guidait ponctuellement chacun·e dans son projet personnel en amenant une notion, une astuce, si elle estimait qu'iel y en avait besoin. J'étais perplexe. Je n'avais jamais créé·e quelque chose sans modèle à recopier.

De retour de la première séance, j'ai pris.e une feuille format raisin et je me suis mise à peindre sans savoir exactement ce que je faisais. Je me suis laissée guider par le plaisir du jeu libre et par mes élans. Ça a été un moment vraiment très agréable. Cerise sur le gâteau, le résultat m'a plu.e.

C'était la première fois que je faisais émerger quelque chose de moi sans contrôler le résultat.

C'est comme ça que j'ai commencé·e à peindre. Petit à petit, je me suis rendue compte que j'adorais fabriquer mes couleurs et avoir des gestes qui mobilisaient mon corps (d'où mon attrait pour les grands formats 😊).

Je perçois enfin mes chemins de création et je prends plaisir à tester leurs limites. Je ne sais jamais où va me mener ma peinture et c'est ça que j'aime.

En 2021, j'obtiens une certification de médiatrice artistique auprès de l'IRFAT (Institut de Recherche et de Formation en Art-Thérapie). Cette formation sur un an me permet de lier mes différentes pratiques (peinture, chant, danse, théâtre) pour proposer des temps d'expression artistique qui visent le mieux-être.